Le chien dans la peinture
Le chien est l’animal le plus représenté dans l’histoire de l’art.
Sa représentation en tant que meilleur ami de l’homme a des origines très anciennes, déjà présentes dans les représentations rupestres primitives. On le trouve chez les Égyptiens avec la divinité Anubis, dans la sculpture mésopotamienne, sur des vases grecs et dans des peintures romaines.
Nous vous présentons 8 œuvres qui dépeignent le chien dans l’art : d’Anubis à Picasso.
Le Dieu Anubis et la Pesée du Cœur
Anubis était une divinité égyptienne connue comme le Dieu des Morts, plus précisément le Dieu de la momification et gardien des cimetières. Il était représenté comme un homme avec une tête de chien (parfois simplement comme un chien). Son rôle était de guider les âmes des défunts dans l’au-delà. Sa figure est associée à la "pesée du cœur" (ou psychostasie) : pour déterminer si l’âme du défunt était digne d’entrer dans le royaume d’Osiris, Anubis mesurait le cœur en le plaçant sur une balance à côté de la plume de Maat. Si le cœur pesait autant ou moins que la plume, cela signifiait que le défunt avait vécu une vie vertueuse et pouvait entrer dans les Champs d’Aaru. En revanche, si le plateau de la plume s’élevait, le cœur était dévoré par le monstrueux Ammit, condamnant l’âme à rester dans le Duat pour l’éternité.
Les Chiens dans l’Art Romain
Dans l’Empire romain, les chiens étaient répandus et remplissaient diverses fonctions. Ils étaient principalement utilisés pour la chasse, une activité très appréciée des Romains, héritée des Grecs. Ainsi, des lévriers et des chiens courants apparaissent dans les représentations artistiques des activités de chasse. Un autre usage courant des chiens était dans les batailles et les arènes, où ils combattaient aux côtés des gladiateurs, avec des molosses puissants particulièrement adaptés pour accompagner les hommes au combat. Au-delà de ces rôles, le chien a gagné une place d’honneur aux côtés des humains, devenant un ami fidèle. Dans la représentation artistique, le chien apparaît comme un compagnon, symbole de confiance et de protection.
De Rome à l’Art Médiéval
Au Moyen Âge, la figure du chien s’est renforcée en tant qu’animal veillant sur son maître. On le trouvait aux côtés des apôtres, des missionnaires et des hommes de foi : le chien aboie contre le péché. Son rôle dans la chasse s’est consolidé, s’associant de plus en plus à la noblesse avec l’émergence de races raffinées de chiens de chasse, comme les rapides lévriers.
Frans Snyders, le Peintre des Animaux
Frans Snyders (Anvers 1579-1657), connu pour son œuvre "Combat entre Chiens et Loups", huile sur toile, est un grand maître du XVIIe siècle. Élève de Pieter Brueghel le Jeune et premier maître de van Dyck, Snyders excellait dans la représentation des animaux et des scènes de chasse. Cette œuvre est un exemple de sa maîtrise, et nous sommes encore captivés par ses détails aujourd'hui.
Portraits de Nobles avec des Chiens
Entre 1400 et 1700, le lien entre l’homme et le chien s’est renforcé : dans de nombreux portraits de nobles et de souverains, et dans des autoportraits de peintres, le chien apparaît souvent. Dans un tableau de Titien, nous voyons Charles V avec son chien. L’empereur tient le pommeau de son épée d’une main tout en caressant son fier chien irlandais, peut-être son fidèle Sampere. Une petite curiosité : Titien a agrandi le chien dans cette peinture pour mettre en avant la petite taille de Charles V.
Ami Fidèle ou Compagnon de Vie : Zandomeneghi, Ligabue et Picasso
Entre le XIXe et le XXe siècle, diverses mouvements artistiques émergent et le rôle du chien se renforce à la fois comme ami fidèle de l’homme et comme compagnon intime, reflétant des émotions partagées avec son maître : de la joie à la mélancolie. L’œuvre de Zandomeneghi, un célèbre peintre impressionniste italien, dépeint un moment doux et intime entre un chien et sa maîtresse.
Dans "Autoportrait avec un chien" d’Antonio Ligabue, réalisé en 1957, nous remarquons une claire ressemblance physique entre l’artiste et son chien : les rides du visage de l’artiste et celles du museau du chien, les plis des vêtements et la forme du corps de l’ami à quatre pattes. Les couleurs intenses et vibrantes accentuent cette affinité.